Politiques ou médecins : qui avancera en premier en faveur de la vape ?

Politiques ou médecins : qui avancera en premier en faveur de la vape ?

Publié le : 02/08/2022 | D'COUVERTE

La course entre la France et la Belgique est lancée. Lequel des deux gouvernements sera le premier soutien de la vape comme solution de sevrage tabagique ? Dommage qu’il s’agisse d’une course de lenteur… Du côté de quelques organismes de santé français on regorge d’astuces pour ralentir le processus. Difficile de mettre en place des politiques provapes dans de telles circonstances. Pourtant, des médecins spécialistes de l’addiction comme le Dr. Marion Adler expérimentent sur le terrain l’efficacité de vaper pour arrêter de fumer. Il ne manque plus que le soutien des organismes de santé publique et des décideurs politiques.  

Vaper n’est déjà plus fumer

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a publié un nouveau rapport sur la cigarette électronique. La Belgique semble prendre à bras le corps la possibilité d’une solution de sevrage tabagique durable. Les scientifiques ayant participé à l’étude s’accorde sur trois points :

La cigarette électronique reste un outil à éviter pour les non-fumeurs, en particulier les jeunes. Étant un outil de sevrage tabagique, il n’y a absolument aucune utilité pour un non-fumeur de s’y essayer. D’aucuns diront qu’il s’agit également d’éviter de pervertir la cigarette en passerelle vers le tabagisme. Les scientifiques du CSS écartent cette hypothèse en assurant que le lien entre tabagisme et vapotage chez les jeunes ne se fait pas dans cette direction.

Les responsables politiques doivent apprendre à différencier la cigarette électronique de sa lointaine voisine la cigarette.

Pour les fumeurs, on parle de risque relatif. La cigarette électronique semble être la meilleure alternative à la cigarette à condition que le patient l’arrête à terme. Pour mesurer les risques de vaper, il s’agit de savoir sur quel référentiel s’appuyer. Sur un non-fumeur, on ne peut pas attendre d’effet bénéfique à l’inverse d’un fumeur. (Par exemple : la réduction des risques de maladies liées à la combustion du tabac). En effet, un non fumeur qui se met à vapoter est un non sens certain.
Le face à face entre cigarette et vape insinuent la e-cig comme “la meilleure alternative au tabac pour les fumeurs.” selon les chercheurs belges du CSS.

Les pouvoirs publics belges semblent prendre de l’avance sur leurs homologues français légèrement plus réticents sur les idées provapes.

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La vape à la française : un animal zébré de contradictions

Les consommateurs français aussi bien que les décideurs semblent peiner à définir le meilleur cadre possible pour la vape. Un sondage de France Vapotage montre que près de 7 Français sur 10 souhaitent une réglementation spécifique propre au vapotage. En effet, s’agissant de lutte contre le tabagisme, ce cadre particulier permettrait de confirmer la différenciation entre cigarette et vapotage. Bien que les Français pensent que vaper est efficace pour arrêter de fumer, une partie de la population continue d’en avoir une perception négative. Le problème est qu’il n’y a que peu de relais des informations qui pourraient donner confiance envers la vape. La prise de position des politiques devient nécessaire pour crédibiliser l’arrêt du tabac par la vape. On explique aux Français qu’il faut arrêter de fumer car c’est dangereux, mais une solution qui réduit ses dangers est assénée de critiques sur sa toxicité. Une toxicité bien moindre par rapport à la fumée des cigarettes. Dans le même temps, le prix et les arômes sont des arguments de taille pour les fumeurs souhaitant arrêter. Lorsque l’on sait qu’un tiers des vapoteurs retournerait vers la cigarette en cas d’augmentation du prix, il devient urgent de démocratiser une solution qui a fait ses preuves. Des politiques provapes éviteraient l’effet pervers de retour au tabagisme à cause de l’absence de cadre légal. Cette position zébrée de contradictions pèse sur les consommateurs.

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Médecine : expérimenter le sevrage tabagique avec la vape

Pour étayer les discussions, le Dr Marion Adler confronte sa vision du terrain lors d’une conférence donnée avec l’association COREADD avec des positions provapes assumées. Le corps médical se doit d’agir dans l’intérêt du patient mais aussi en fonction de ses capacités. Aller dans le sens du patient qui souhaite arrêter de fumer peu importe la méthode, c’est l’aider à arrêter durablement. Sa position pro-vape s’entrechoquent avec celle du HSCP* et du CNGOF**. Pour le Dr Marion Adler, ces organismes poussent à certains non-sens inadmissibles. Face à des aberrations comme un médecin qui exhorte une patiente enceinte vapoteuse à reprendre la cigarette, le Dr Adler réagit. Pour elle, il faut viser l’arrêt total de la cigarette, quitte à passer par le vapotage et arrêter après. Il s’agit d’abord de rassurer les patients sur les effets potentiels des différentes méthodes de sevrage, puis de les accompagner jusqu’à l’abstinence complète. 

*Haut Conseil de Santé Public
**Collège National des Gynécologues Obstétriciens

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